Le Parc Goemaere

Le Parc Goemaere se situe au coin de la Chaussée de Wavre et de l’Avenue des Frères Goemaere au 1945 Chaussée de Wavre à 1160 Auderghem.

Il comporte des arbres d’une rare beauté dont huit sont repris à l’inventaire des arbres remarquables (Brugis).

En tant que parc urbain d’une telle beauté et témoin d’un passé prestigieux, celui-ci améliore la qualité de vie du quartier et son esthétique en y apportant sérénité, ressourcement, tranquillité, fraicheur ainsi qu’une atténuation de la pollution et du bruit (viaduc).

Le parc Goemaere fait partie d’un corridor qui relie le Rouge-Cloitre et le Jardin Massart au sud de la Forêt de Soignes et à la vallée de la Woluwe. Par ailleurs, il se situe dans la zone tampon d’un site Natura 2000. Il se trouve aussi dans une zone de Maillage vert dont le but est de renforcer la connectivité du réseau écologique (PPRD). Il revêt en outre un grand intérêt paysager de par la beauté de ses arbres et le rempart qu’il offre contre le viaduc Hermann-Debroux.

Une flore et une faune riches et multiples y trouvent refuge, dont différents rapaces nocturnes. Le renard y a son terrier et y trouve refuge toute l’année et une cohorte d’insectes y butinent les fleurs.

Historique

Le Parc Goemaere est un reliquat de la Forêt de Soignes, et cette origine lui confère un intérêt particulier tant d’un point de vue écologique que patrimonial.

Différentes cartes attestent que toute la région était comprise dans la Forêt de Soignes. Les deux premières cartes sont extraites du très beau livre sur la Forêt de Soignes de Sander Pierron, édité en 1905, et qui montrent clairement que toute la zone était comprise dans la Forêt de Soignes au XVème et au XVIIIème siècle.

Un détail de la carte peinte de la Forêt par Ignatius Vander Stock montre qu’en 1661, l’actuel Parc Goemaere était encore couvert par la forêt.

Représentation de Forêt de Soignes, peinte par Ignatius Vander Stock, d’après la peinture de S. Van Werden
(tournée pour être orientée vers le Nord).

Quelques plantes indicatrices des forêts anciennes, telles le sceau de Salomon (Polygonatum), peuvent d’ailleurs être observées sur le site (voir en fin de document photo prise dans le parc).

La carte de Ferraris montre que l’actuel triangle forestier du Parc Goemaere, ainsi qu’une partie de la zone située le long de la voirie, étaient encore boisés à la fin du XVIIIème siècle. L’avenue des Frères Goemaere est reprise tant sur la carte de Van Werden (1659) que sur la carte de Ferraris (1771), qui la nomme Route de Boitsfort à Auderghem.

La Route de Boitsfort à Auderghem était formée des actuelles avenues des Frères Goemaere, Van Horenbeeck et Charle-Albert. Le 1er janvier 1917, la chaussée de Boitsfort changea de nom pour éliminer des doublons (la chaussée de Boitsfort à Watermael-Boitsfort) en région bruxelloise et elle prit le nom populaire d’avenue des Quatre-Maries (Vier Mariekeslaan) en souvenir de quatre femmes prénommées Marie qui habitaient au Square du Sacré-Cœur. Après la Première Guerre mondiale, on donna le nom de victimes aux voies publiques. C’est probablement à la demande du père Goemaere, important éditeur bruxellois et fournisseur de la Cour, que le nom de l’avenue des Quatre-Maries changea en Frères Goemaere, le 19/12/25.

Vue plus large de la carte de Ferraris.

Ce n’est que dans les années 1830 que des arbres ont été replantés dans les parties défrichées pour en faire le parc dont il subsiste une belle partie aujourd’hui.

Nous apprenons en effet que, lorsque la Société Générale de Belgique fut créée en 1822 par le roi Guillaume Ier, à l’époque du royaume uni des Pays-Bas, la gestion de la forêt de Soignes lui a été confiée par ce même roi.

De 1831 à 1836, durant les premières années de l’État belge, la Société Générale de Belgique a mis en vente publique une bonne moitié de la forêt de Soignes. L’essentiel des terrains vendus est défriché par les nouveaux propriétaires privés.

C’est le 23.2.1832 que l’actuel Parc Goemaere a été mis en vente publique et acquis par Joseph Guillaume DE VISSCHER. C’est ce dernier qui a fait construire les bâtiments de style néo-classique qui ont accueilli différents locataires et qui abriteront par la suite le Collège International, pensionnat de jeunes gens. Ils y sont restés jusqu’à la création de l’autoroute au début des années 1970.

Les arbres et le parc dans son ensemble ont probablement suivi de très près la construction des bâtiments. A cette époque, on accordait beaucoup d’importance aux parcs qui entouraient les bâtiments prestigieux. C’est d’ailleurs ce que semble confirmer la présence dans le parc d’arbres ornementaux typiques, comme le hêtre pourpre, et qui sont âgés de près de 200 ans.

Les parcs sont des éléments clé dans l’histoire de l’architecture paysagère et de l’urbanisation de la capitale et celui-ci revêt une importance patrimoniale. C’est un témoin de l’histoire du quartier.

On voit ci-dessous une partie du parc en 1909.

Les contours du Parc Goemaere sont repris sur ce croquis de 1903. On y voit, aux côtés des bâtiments, des formes très différentes qui vont de rectangles à l’ovale et un alignement le long de l’avenue des Frères Goemaere.

Une carte postale ancienne montre les arbres qui se dressent le long de l’avenue des Frères Goemaere (avant 1917) et qu’on voit bien sur le croquis précédent.

Deux vues de Bruciel nous confirment que ce pensionnat était situé au bord de l’actuelle chaussée de Wavre.

Situation actuelle

Zones

Ce parc comporte deux zones distinctes : une zone administrative et une zone de parc.

La zone administrative est actuellement en partie occupée par des bureaux.

Le Parc Goemaere fait partie d’un corridor qui relie le Rouge-Cloitre et le Jardin Massart au sud de la Forêt de Soignes et à la vallée de la Woluwe. Il se trouve par ailleurs dans une zone de Maillage vert dont le but est de renforcer la connectivité du réseau écologique (PPRD). Le Parc Goemaere se situe dans la zone tampon d’un site Natura 2000 (Rouge-Cloitre). Il revêt en outre un grand intérêt paysager de par la beauté de ses arbres et le rempart qu’il offre contre le viaduc Hermann-Debroux et ses nuisances sonores et visuelles.

Ce parc fait partie d’un corridor qui relie, avec tous les jardins, squares, plaines de jeu et autres, le Rouge-Cloitre et le Jardin Massart au sud de la Forêt de Soignes et à la vallée de la Woluwe.

Les corridors écologiques, par la continuité physique de leur couverture végétale, assurent des connexions entre des réservoirs de biodiversité, offrant aux espèces des conditions favorables à leur déplacement et à l’accomplissement de leur cycle de vie.

Les réservoirs de biodiversité sont des espaces dans lesquels la biodiversité est la plus riche ou la mieux représentée, où les espèces peuvent effectuer tout ou partie de leur cycle de vie et où les habitats naturels peuvent assurer leur fonctionnement en ayant notamment une taille suffisante, qui abritent des noyaux de populations d’espèces à partir desquels les individus se dispersent ou qui sont susceptibles de permettre l’accueil de nouvelles populations d’espèces.

Ce corridor fait par ailleurs partie de la trame verte représentée par des espaces verts contigus.

Trame verte

Le parc est repris dans le maillage vert ainsi que le montre cet extrait de Brugis :

La trame verte ou maillage vert est un réseau formé de continuités écologiques et contribue à l’amélioration de l’état de conservation des habitats naturels et des espèces. Il joue donc un rôle important dans le maintien de notre faune et de notre flore.

Carte des zones de maillage vert dans la Région de Bruxelles-Capitale.

Zone tampon d’un site Natura 2000

Le Parc Goemaere se situe dans la zone tampon d’un site Natura 2000 (Rouge-Cloitre), comme l’extrait ci-dessous de Brugis l’atteste. Ces zones ont été créées pour les protéger de la dégradation et des perturbations engendrées par les activités humaines. Elles ont été choisies pour leur emplacement stratégique et il est important de les respecter.